Brin de Cocagne

Visite enrichissante au pays du Pastel

Visite enrichissante au pays du Pastel
Château de la Serre, propriété de la famille Berthoumieux depuis 6 générations

Depuis mon arrivée dans le Tarn, j’entendais régulièrement, parler du « pays de Cocagne » et » du pastel » … Après moult lectures, d’articles et de documents, ma connaissance avait dépassé le stade de « mât de cocagne » avec ses rubans de toutes les couleurs et du « pastel » pigment dont je me sers, depuis de nombreuses années, pour peindre mes tableaux…

 Il y a quelques semaines, alors que je recevais Brigitte Lesage, propriétaire du domaine du Buc, voisin du Brin de Cocagne, ma curiosité fut encore plus attisée lorsque Brigitte me conseilla vivement de rendre visite au « domaine du Pastel de la serre « .

Aussi, le lundi 22 mars, je montais dans ma voiture et pris la direction du pays de Cocagne. Après 45mn de petites routes longeant de doux paysages vallonnées en cette heure matinale, j’arrivai devant un château digne de la « belle au bois dormant », entouré de beaux édifices en pierre.

Bruno Berthoumieux, un des descendants de cette belle histoire me fit l’honneur de me raconter cette belle histoire familiale…

Le Pastel est connu depuis l’antiquité pour ses vertus thérapeutiques et ses propriétés cicatrisantes.

Le Pastel fut ensuite apporté en Europe par les Maures. Saint-Louis en 1524, décida d’en soutenir le commerce lors d’un retour de croisade. Louis IX (Saint-Louis ?) fit du Pastel la couleur vestimentaire de la cour. Il est légende de dire que Saint-Louis fut frappé par cette couleur bleue si spéciale du voile de la Sainte vierge. C’est ainsi que depuis des siècles le Pastel transmet une vibration unique et puissante.

Extrait du site : Pastel de la serre

La plante porte le nom d’Isatis Tinctoria, plus connue sous son nom occitan de Pastel. Ses fleurs jaunes et ses feuilles vertes permettent d’extraire un colorant naturel bleu très stable, appelé Pastel. La floraison du Pastel se fait d’avril à juin. Les feuilles sont cueillies à la main de la St Jean à la Toussaint. Puis lavées, elles sont écrasées au moulin pastelier.

La pâte est alors mise en tas pendant un temps prolongé, retourné régulièrement pour assurer une 1ère fermentation. On peut alors la pétrir et la rouler sous forme de boule ou de poire : les cocagnes (coques)

Les cocagnes sont ensuite émiettées, brisées et remises en tas qui sera arrosé et retourné régulièrement pour assurer une seconde fermentation pendant plusieurs semaines. On obtient ainsi lagranat .

Cependant, pour l’utiliser en teinture l’indigo (c’est à dire le pigment bleu, contenu dans le pastel) n’est pas soluble dans l’eau et ne peut donc imprégner les fibres.

La « cuve » consiste à « réduire » l’indigo dans l’eau, en milieu anaérobie (sans air) et basique. Une fois réduit, l’indigo devient jaunâtre. On parle de « cuve » parce qu’autrefois, on faisait cette opération dans une cuve en bois ou en émail.

Au temps du « pastel », Revel fut célèbre pour ses teintureries donnant la « Fleurée ».

Par ses retombées économiques, l’exportation vers les pays du Nord, forgea la légende du « Pays de Cocagne ». Par définition, le Lauragais est le pays de Cocagne. C’est ici, en effet, dans cette terre aux collines exceptionnellement fertiles, que naît cette célèbre expression. Cette plante mythique, le Pastel, qui est très fortement associée à l’histoire du Lauragais.

Le pastel a donné au Lauragais du 15ème au 16ème siècle une richesse jamais retrouvée, un siècle d’or (de 1462 à 1562) qui a vu le pays se couvrir de châteaux, d’églises et de pigeonniers.

Extrait du site : https://www.lautrec.fr/fr/tourisme/vos-visites/le-pastel

La « fleur de pastel » recueillie sur le bord des cuves des teinturiers sera utilisée comme pigment pour les Beaux-Arts., Le pastel des peintres supportant que très peu d’huile, étaient utilisés en poudre. Il faudra attendre la fin du XVème siècle pour voir la peinture sèche prendre son essor en France, et que son utilisation en « crayons » soit avérée.

Après cette belle histoire, Bruno Berthomieux me fit faire le tour du domaine, le château, les plantations, le pigeonnier, les anciens bâtiments » l’indigoterie », lieu d’extraction du Pastel consacrés à la transformation des cocagnes en pastel.

Visite enrichissante au pays du Pastel
Le pigeonnier du domaine Pastel de la Serre témoin du temps florissant des pastelliers du pays de Cocagne

Je terminai la visite par la boutique regorgeant de petits cadeaux singuliers pour certains et faciles à emporter.

Je venais de passer 2heures sans avoir vue le temps passer…avec un passeur d’histoire au pair !

Je ne saurai vous recommander de prendre le temps de visiter ce bel endroit !

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Nous vous informons que Brin de Cocagne fermera définitivement ses portes
le 15 novembre.

Nous vous remercions pour la confiance que vous nous avez témoignée.

Élisabeth Burton